Adélaïde

Statue de la Comtesse Adélaïde Trencavel

Adélaïde (1158-1200),  Adélaïs en occitan, est la fille de Raimon V, comte de Toulouse, et de Constance de France, fille du roi Louis VI.

– En 1178, elle reçoit à Castres la délégation des Rois de France et d’Angleterre venue sommer son mari de réprimer l’hérésie, en 1181, elle prend la responsabilité de faire ouvrir au légat pontifical les portes de Lavaur qui s’étaient fermées devant lui.
– En 1185, peu de temps après avoir accouché, elle est à Lacaune avec son mari.
– En 1189, également en sa compagnie, elle est à Belmont, en Rouergue.

C’est à Burlats qu’Adélaïde éleva son fils Raymond-Roger.
La mère et le fils ont vécu habituellement à Burlats au moins de 1185 – naissance de Raymond-Roger – à 1194, mort de son père.

Ce dont on se souvient, c’est l’exceptionnel attachement que lui voua Arnaud de Mareuil, un des rares troubadours qui n’ait aimé et chanté qu’une seule dame.
Les romantiques et, après eux, tous ceux qui ont écrit sur elle, ont été séduits par la personnalité d’Adélaïde dont les poèmes d’Arnaud de Mareuil décrivent non seulement la beauté, mais les qualités morales.

Art roman, pavillon Adélaïde Burlats Tarn

Sa « Vida  » nous apprend qu’il fut supplanté par Alphonse II Comte de Barcelone, roi d’Aragon, qui exigea son départ.

Pendant vingt ans, de 1166 à 1196, le roi d’Aragon fut plus souvent de ce côté-ci des Pyrénées que de l’autre, en continuel conflit avec le comte de Toulouse. Plus particulièrement entre 1180 et 1185, Alphonse eut l’occasion de traverser l’Albigeois et de faire halte à Burlats.

A la mort de son mari en 1194, le testament ne confia pas à Adélaïde la tutelle de son fils. Cette décision a été interprétée de bien des façons. La plus simple est sans doute que Roger II considéra que, dans la situation complexe qu’il laisserait derrière lui, nul ne serait plus à même que Bertrand de Saissac, son fidèle sénéchal, homme sage, ami très sur pour défendre les intérêts de son fils écartelé entre deux protecteurs ennemis : son grand-père ou bientôt son oncle, le comte de Toulouse et son suzerain, le roi d’Aragon.

Adélaïde mourut peut avant Noël 1200 : elle fut inhumée auprès de son mari, à l’abbaye de Cassan, non loin de Béziers.

 La vie de cette brillante jeune femme, morte à 42 ans, qui dédaigne les fastes de la cour de Carcassonne, et s’isole dans un lointain vallon est enveloppée d’un certain mystère. On devine quels furent ses intimes déchirements : désillusion d’une épouse dont le mari et sans cesse absent et apparemment quelque peu indifférent, tristesse de voir se perpétuer la querelle entre son père et ce mari, qui, par tradition familiale, se devait de prendre le parti de Barcelone contre Toulouse, inquiétude devant la tension grandissante à l’égard des croyants cathares qu’elle respectait, et enfin, malgré les consolations de la poésie et vraisemblablement celles aussi d’une piété très simple reçue de sa mère, mélancolie d’un amour impossible.